Entrevue avec Alain Champagne, nouveau président et chef de la direction du Groupe Maurice
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Entrevue avec Alain Champagne
En octobre dernier, Alain Champagne devenait le nouveau président et chef de la direction du Groupe Maurice, succédant ainsi à son fondateur et président exécutif Luc Maurice. Celui qui a pris le temps de visiter l’ensemble des résidences et leurs équipes depuis son arrivée en poste s’est également prêté à une entrevue sans prétention pour vous permettre de mieux le connaître. Bonne lecture !
Alain, qu’est-ce qui te guide au quotidien ?
Jeune professionnel, j’évoquais déjà mon désir de fonder une famille. D’ailleurs, ce rêve détonnait de celui de la plupart de mes collègues à l’époque. Devenir un bon père de famille était mon plus grand objectif et ma définition générale du succès. Bien que ce soit toujours une aspiration, ce rôle est aujourd’hui ma plus grande fierté.
Donc, peu importe ce que j’ai fait dans ma vie professionnelle, je l’ai réalisé avec le souci d’agir en bon père de famille et de prendre en considération toutes les parties impliquées. Clients, employés, actionnaires… Au quotidien, je suis plus soucieux de faire la bonne chose que d’avoir raison et je me pose régulièrement des questions. Quel est le meilleur choix à faire ? J’ai tendance à consulter les gens qui m’entourent, parce que je ne veux pas prendre de décisions arbitraires. Agir en bon père de famille, c’est un peu devenu mon étoile du Nord.
Y a-t-il eu des moments marquants dans ton parcours professionnel ?
Il y en a eu quelques-uns ! Ma première victoire est sûrement celle d’avoir obtenu mon diplôme universitaire. Dans mon environnement d’origine, ce n’était pas un chemin naturel. J’ai même abandonné le cégep pour prendre un pas de recul pendant mon adolescence. Je viens d’un milieu modeste et d’une famille monoparentale. Je suis enfant unique, et il y a eu plusieurs périodes de turbulences durant ma jeunesse. Bref, j’ai vite appris à me rouler les manches. Recevoir mon diplôme représente un moment tournant dans ma vie; il a eu un grand impact sur mon estime. Ça a été le début d’une belle aventure.
S’ajoutent à ça toutes les fois où des décideurs ont choisi de me confier des mandats qui, à mes yeux, dépassaient mes qualifications. Au fil du temps, j’ai vraiment appris à faire confiance à ceux qui prennent des décisions ! Ça m’a permis de sortir de ma zone de confort de façon assez régulière et, ça, ça m’a outillé pour l’avenir.
Quelles valeurs peuvent contribuer au succès d’une entreprise ?
Selon moi, il y a, entre autres, la planification à long terme, l’engagement et la communication. J’ai choisi la planification à long terme, parce que, sans destination, c’est difficile de naviguer ! Je crois que nous avons tous besoin d’une boussole, d’un alignement bien défini et bien communiqué. Ça nous aide à prendre les bonnes décisions.
J’accorde aussi une grande importance à l’engagement. C’est une valeur fondamentale, et ça passe, entre autres, par l’expérience employé. Nous devons nous connecter aux besoins de nos équipes. Nous devons écouter leurs avis et reconnaître leurs efforts. Le rôle d’un leader, c’est aussi de créer un milieu de travail sain. Et tout ça, ça va nécessairement se refléter sur l’expérience client. Un des éléments qui aide particulièrement en ce sens, c’est de toujours essayer de garder les choses simples !
Quant à la communication, elle joue un rôle clé dans les relations humaines. Tous les conflits sont le résultat d’un bris de communication. Vous allez souvent m’entendre dire « c’est en parlant que l’on se comprend. » C’est une valeur à laquelle je tiens profondément. Communiquer clairement, ça prend parfois du courage et de l’humilité, mais ça mène beaucoup plus facilement à des voies de passage. Et, bien sûr, au-delà de la communication, il y a l’esprit de collaboration. C’est intimement lié.
Alain, quelles sont tes sources de motivation, d’inspiration ?
Ma plus grande source de motivation, ça a toujours été, sans surprise, ma famille. J’ai toujours aspiré à devenir un bon père de famille, comme je l’ai dit plus tôt. Moi, je voulais créer un environnement que je n’avais pas connu dans mon enfance, et je pense que j’y arrive bien de façon générale. Cette année a été très difficile, je dois le dire, avec le décès de notre rayonnante Amélie. Notre fille, c’était une battante. Elle a fait preuve d’un immense courage face à l’adversité. Elle était – et est toujours ! – une énorme source d’inspiration pour moi. Le courage de Joanne, ma femme, de Mathieu, mon fils, et de Nicolas, le conjoint d’Amélie, me donne aussi la force d’affronter la tragédie que nous avons vécue. Nous nous tenons par les coudes. Ça m’inspire grandement.
Sur le plan des affaires, j’ai toujours été très stimulé par l’idée de bâtir des équipes performantes, de fixer des cibles, d’atteindre les résultats et de célébrer les efforts. Pour moi, tout ça a toujours été une grande motivation. Ça me grise autant qu’au début de ma carrière. Travailler en équipe, c’est formidable, et ça fait partie de mon ADN.
Qu’est-ce qui t’a intéressé dans ce défi au Groupe Maurice ?
C’est, sans contredit, la mission de l’entreprise. J’ai été très interpellé par le secteur et les valeurs humaines choisies par notre fondateur Luc Maurice. Il suffit de passer quelques minutes avec lui pour constater sa passion envers le bien-être de la personne aînée. Il en a fait la mission de sa vie !
Travailler pour le Groupe Maurice m’intéressait aussi parce que ma fille, qui avait le cœur sur la main, avait l’intention avouée de retourner dans le milieu des RPA après ses études. Elle y avait travaillé durant l’adolescence, entre 16 et 19 ans. Ça a certainement influencé ma décision.
Évidemment, ce n’est pas tout. Je pense au vieillissement de la population, aux besoins sociaux et aux défis du réseau de la santé… Les RPA font partie de la solution, et il y a un potentiel d’expansion. Ça représente également un beau défi professionnel, c’est sûr !
Qu’as-tu constaté au cours des derniers mois au Groupe Maurice ?
Tout le monde partage un trait commun : la gentillesse. Tout le monde est fin ! J’ai vite compris que ça prend un profil particulier pour faire partie du Groupe Maurice. Les gens qui travaillent ici démontrent énormément d’empathie. Ils font preuve d’un grand professionnalisme et d’un grand désir de bien faire les choses. J’ai été à même de constater un très fort degré d’engagement au sein de toutes nos équipes. Je me sens énormément inspiré par leur résilience et leur volonté de maintenir la qualité des services malgré les défis que pose la pénurie de main-d’œuvre.
Qu’est-ce qui distingue le Groupe Maurice à ton avis ?
Pour moi, notre distinction, ce sont nos valeurs. Ça ne fait aucun doute ! C’est une chose d’avoir des valeurs et de les afficher au mur, mais c’en est une autre de les faire vivre au quotidien.
En passant, je tiens à donner un gros coup de chapeau à nos équipes de gestion qui constituent de bons modèles pour les employés. Durant ma tournée, j’ai pu constater que tout un chacun n’hésite pas à mettre la main à la pâte. Les résidences, ce sont des milieux dynamiques, où il se bâtit rapidement un esprit de famille, d’entraide, de collaboration. D’ailleurs, récemment, le magazine Protégez-Vous a souligné la qualité de nos services et de nos employés comme un élément différenciateur. Cette différence, on la ressent assez instantanément au Groupe.
Tout le monde peut construire de belles résidences, mais c’est pas mal plus compliqué de les faire vibrer au rythme de ses valeurs corporatives. Je pense que Le Groupe Maurice relève très bien ce défi. Je suis très fier de ça.
Quelle est ta vision, tes priorités pour Le Groupe ?
Il y a quelques axes sur lesquels nous voulons travailler. Nous nous sommes donné, entre autres, un mandat de croissance continue dans un contexte qui peut paraître plus difficile en raison des taux d’inflation et d’intérêt, des coûts des matériaux et de main-d’œuvre de construction, etc. Malgré tout, je crois que nous tirons notre épingle du jeu avec plusieurs projets en chantier ou en voie de l’être. D’ailleurs, nous envisageons de pénétrer le marché de l’Ontario. C’est un chantier important de notre expansion, et c’est très excitant.
Au cours des mois à venir, nous allons aussi mettre l’accent sur la simplification. Pour moi, c’est important qu’une entreprise qui a vécu une belle croissance prenne un pas de recul pour évaluer, revoir et simplifier ses processus.
Finalement, nous allons nous pencher de façon un peu plus formelle sur l’innovation pour mieux répondre aux besoins de notre clientèle actuelle et future. Là-dedans, j’inclus aussi tout le volet ESG.
Évidemment, rien de tout ça ne pourra se réaliser si nous ne nous concentrons pas sur notre capital humain. Donc, l’expérience employé va demeurer une priorité afin d’assurer une constance dans la livraison de nos services en résidences.
Terminons cette entrevue avec quelques questions en rafale pour Alain Champagne.
Qu’est-ce qui te fait sourire à tout coup ?
Mon chien Jack, un petit boston terrier qui a beaucoup d’énergie. Quand je rentre à la maison, je me sens comme une rock star !
Quel a été ton plus beau voyage ?
La croisière en Grèce que j’ai faite, il y a environ cinq ans, avec ma femme et mes enfants. Tout était au rendez-vous ! Si je pouvais figer le temps, c’est ce moment en particulier que je choisirais.
Quel est ton plus beau souvenir ?
La naissance de mes enfants… Devenir papa, c’est la plus belle transformation de ma vie ! Ça m’a centré sur ma raison d’être. Mes enfants m’ont permis d’évoluer, sans aucun doute.
Quelle est ta définition d’un moment de bonheur ?
J’aime les soupers en famille. Ce sont des privilèges que je n’ai jamais tenus pour acquis. Avec nos amis les plus proches, qui, à nos yeux, font partie de notre famille, nous avons aussi créé des moments d’anthologie !
Quel est ton sport préféré ?
Je suis un amateur de jogging. Durant mes courses, je fais le vide. Sinon, je suis un golfeur… très occasionnel. Je dis souvent que j’aime plus le golf que celui-ci m’aime (rires). Mais je n’ai pas dit mon dernier mot !
Quelle personne a eu le plus d’impact dans ta vie ?
Ma mère. Elle a fait preuve d’une grande résilience toute sa vie. Elle représente un beau modèle.
Si tu avais un livre à recommander, lequel serait-ce ?
Tuesdays with Morrie de Mitch Albom. C’est un roman très touchant. Je lis actuellement Surrender, la biographie de Bono.
Quelle cause te tient à cœur ?
Il y en a eu plusieurs au fil des ans. Le cancer infantile, la maladie de Parkinson… Maintenant, avec l’histoire d’Amélie, la maladie de Lyme et la prévention du suicide m’interpellent particulièrement.
Quel est ton talent caché ?
J’ai un côté artistique. Jeune, je faisais du dessin, des imitations. Si j’ai déjà voulu être architecte, j’ai aussi rêvé en secret de devenir humoriste.
Merci, Alain, pour ta générosité et ton ouverture. L’équipe du Groupe Maurice est heureuse de te compter dans ses rangs.