La conviction à la rescousse de la bienveillance
|Blogue
J’ai terminé mon dernier billet de blogue en nous souhaitant une année sous le signe de la bienveillance, une des valeurs qui me tient particulièrement à cœur. 2025, tu n’es, jusqu’à présent, pas bien convaincante : les récentes élections présidentielles américaines ont, en effet, soulevé les passions en reléguant cette valeur au banc des laissés-pour-compte. Je ne suis pas de nature défaitiste, bien au contraire ; ce genre de situation me ramène tout droit à ma jeunesse, où je n’hésitais pas à me porter à la défense de personnes victimes d’intimidation. Aujourd’hui un peu plus « sage », c’est avec la conviction que je protégerai ce pour quoi nous avons collectivement œuvré si fort depuis des décennies : le respect des droits humains.
Que nous soyons politisés ou non, ce qui se passe au sud de notre frontière est de tous les discours. Nous naviguons dans un brouillard politique et économique jamais vu, et force est d’admettre que si la tendance se maintient, nous entrerons, malgré nous, dans une ère d’austérité. Tous les spécialistes s’entendent pour dire que le dérapage de cette grande puissance mondiale occasionnera des conséquences à l’échelle planétaire.
Nous nous sentons collectivement impuissants, en colère, et anxieux face à un futur qui semble redevenir incertain. Ces réactions sont justifiées considérant le fait que des valeurs humaines – que nous croyions acquises depuis longtemps – se font désormais maltraiter par des décisions brutales et souvent cruelles de la part du gouvernement américain. Cette régression sociale est, pour moi, une aberration totale.
Ce qu’on peut contrôler
Ce sera un travail de tous les jours, mais bien que personnellement heurté par cette vague d’indifférence, je refuse de me laisser contaminer par l’anxiété sociale, de croire que les solutions sont inexistantes.
Pour calmer ma propre indignation et mon sentiment d’impuissance face à notre récente situation politique, je crois que nous n’avons d’autre choix que de nous concentrer sur ce que nous pouvons contrôler. Et dans les variables que nous contrôlons, il y a le fait de maintenir le cap, d’apprendre à naviguer dans la tempête en gardant la tête froide, de rester convaincus de nos valeurs et conséquents dans nos actions.
C’est pourquoi jamais je n’accepterai que Le Groupe Maurice recule devant des principes de base tels que l’EDI, les droits de la femme, des minorités et de la communauté LGBTQ+, ou encore, la dénonciation de l’âgisme.
Je ne peux certes pas contrôler la politique étrangère, ou même celle de notre province, mais je peux, à plus petite échelle, agir sur ce qui est entre mes mains. Et croyez-moi lorsque je vous dis que je n’ai jamais été aussi persuadé de la nécessité de le faire.
Cette croyance profonde de l’importance de l’ouverture à l’autre remonte à mon enfance. J’étais l’enfant unique d’une mère monoparentale qui a fait preuve d’énormément de courage et de résilience pour se réinventer, et ainsi parvenir à me procurer un sentiment de sécurité malgré l’adversité quotidienne.
Mais sa richesse, c’était son entourage ; son soutien, c’étaient entre autres ses amis, composés de personnes hétéroclites issues de différents milieux. J’ai grandi entouré de diversité. Mon ouverture d’esprit et mon refus de l’injustice se sont donc développés dès mon plus jeune âge, mais je suis conscient qu’il s’agit d’une chance qui n’a pas été offerte à tous.
Lorsque la bienveillance ne fait pas le poids
De ce fait, en réponse à cette tangente d’obscurantisme qui semble vouloir traverser en sol canadien, je m’engage donc à réaffirmer tant mes valeurs personnelles que celles du Groupe Maurice avec encore plus de certitude quant à leur bien-fondé… à redoubler d’ardeur pour les faire valoir et les concrétiser.
Mais je ne suis pas dupe : certaines d’entre elles, dont la bienveillance, risquent de ne pas faire le poids face à des comportements aussi insensibles que ceux auxquels nous sommes exposés depuis peu. Plus que jamais, nous avons besoin de conviction, une de nos valeurs corporatives dont la légitimité résonne de plus en plus en moi.
Je parle donc en mon nom en vous confirmant que ma riposte consistera en un engagement encore plus profond envers mon rôle et mes responsabilités au sein du Groupe Maurice, une entreprise qui, heureusement, s’inscrit naturellement dans un mouvement de résistance contre cette morosité collective. Grâce à notre croyance envers notre mission et l’importance du respect de l’être humain dont nous nous efforçons de faire preuve tous les jours, je demeure convaincu que la grisaille n’aura jamais raison de nous.
En tant que leader de l’industrie, assumons notre responsabilité et continuons de donner l’exemple en étant des agents de changements visionnaires et positifs. Utilisons notre voix pour faire progresser la société de façon respectueuse, intelligente, dans l’équilibre et le dosage. Poursuivons notre mission de bâtir des résidences lumineuses et empreintes de bienveillance… des îlots de bonheur et de bien-être pour celles et ceux qui y habitent ou y travaillent. Car c’est sur notre propre savoir-être que nous avons le contrôle, en réalité.
Les travailleurs de la lumière
Veiller à notre bonheur et à celui des autres dans notre sphère d’influence devrait être notre priorité à tous, peu importe notre champ d’expertise. Car je reste persuadé que c’est de mettre l’humain en premier plan – et non l’argent, comme certains semblent déterminés à le faire –, qui assurera un avenir prometteur. Et cela débute par soi-même, par notre propre bien-être si nous souhaitons être aidants pour notre famille, nos amis ou notre environnement de travail ensuite.
Cette réflexion me ramène à ma participation récente à une conférence sur la prévention du suicide auprès de 250 intervenants communautaires provenant de plusieurs régions du Québec. Dans mon discours, je soulignais leur importance, car ils sont des phares dans la nuit de bien des gens qui naviguent temporairement sans lumière.
J’aurais tellement souhaité qu’Amélie et nous, ses parents, ayons eu le réflexe de nous tourner vers le communautaire. Plutôt que de nous heurter au « système » en manque criant d’humanité, nous aurions pu nous faire guider, conseiller, écouter comme il se doit… nous faire tenir la main par l’un d’eux.
Dans des périodes plus difficiles où le réflexe est parfois de s’isoler, tournons-nous vers des travailleurs de la lumière. Il s’agit d’un des rôles que je souhaite incarner désormais, tout comme Amélie le faisait auprès d’enfants polyhandicapés et de sans-abris.
Aider à éclairer un peu le quotidien de celles et ceux qui n’ont pas l’environnement ou les ressources pour le faire eux-mêmes est devenu crucial pour moi. Je suis bien placé pour savoir que ces petits gestes d’empathie peuvent littéralement sauver la vie d’une personne.
Je terminais mon discours en m’engageant à continuer de faire preuve de ce que je qualifie d’« indignation constructive », c’est-à-dire ne jamais accepter l’inacceptable. Nous avons tous un pouvoir d’influence auprès de notre entourage. Tous. Si chaque personne s’engage à déteindre positivement sur ses proches, imaginez ce nous serons capables de faire ensemble, à plus grande échelle ?
Nous sommes des humains qui interagissons avec d’autres humains. C’est comme ça que les familles, les amitiés, les relations syndicales, les entreprises, la politique, bref, la société tout entière s’est créée pour accomplir de belles et grandes choses ! Lorsque les gens cessent de s’écouter, de se comprendre et de se respecter, les organisations tendent à être déstabilisées et les crises émergent.
Donc, engageons-nous à maintenir une fraternité dans nos échanges et à continuer de nous considérer les uns les autres. Nourrissons la bienveillance malgré tout et restons confiants que la décence l’emportera sur l’obscurantisme.
Les solutions résideront toujours dans le savoir-être qui relève, après tout, entièrement de nos initiatives personnelles.
J’en suis, aujourd’hui, encore plus que convaincu.