Portes Ouvertes dans nos résidences
Portes Ouvertes en résidence - 15 septembre 2024, de 13 h à 16 h

L’ensemble des résidences du Groupe Maurice vous accueillent pour vous faire découvrir des milieux de vie chaleureux et conviviaux. Ici, vos loisirs, votre vie sociale, votre sécurité et votre intimité se retrouvent sous le même toit. Venez nous rendre visite et vous saurez alors si cette expérience est pour vous.

Quand ? Le dimanche 16 mars, de 13 h à 16 h, dans toutes nos résidences

Nous vous attendons !

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Les cafés-maternité : des liens intergénérationnels uniques

|Vie en résidence

Depuis septembre 2024, la résidence Boréa a initié des rencontres entre des futures mamans et des résidentes, à l’occasion de « cafés-maternité ». Visant la transmission du savoir par le biais de liens intergénérationnels, ces échanges hebdomadaires ont rapidement gagné en popularité puisqu’ils en sont déjà à leur 3e cohorte en seulement quelques mois. Rencontrez Jonathan Goulet, chef loisirs à Boréa, instigateur de ce projet porteur et visionnaire. Parions que cette activité continuera de « faire des petits » !

 

 

Jonathan, d’où vous est venue l’idée des cafés-maternité ?

Le projet part vraiment du désir d’ouvrir les portes de la résidence pour connecter les différentes générations. Et puisque la maternité est un sujet qui unit, qui rallie et suscite la solidarité, peu importe l’âge, la magie s’opère naturellement.

Et je peux en témoigner, car lorsque j’ai commencé à travailler ici, il y a 7 ans, mon petit garçon – aujourd’hui le plus vieux de mes 4 enfants –, Édouard, allait venir au monde. Mais puisqu’il avait un problème cardiaque connu des médecins, sa naissance allait être hasardeuse. Évidemment, le sujet m’a permis de tisser rapidement des liens avec les résidents qui s’enquéraient tous les jours de la santé d’Édouard.

Je ne peux donc pas nier que le projet a pris racine dans cette histoire personnelle. Parler de ma situation avec les résidents m’a tellement fait de bien lors de cette épreuve parce que je me suis senti soutenu, écouté… compris !

Aujourd’hui, on poursuit nos échanges sur mes enfants, sur l’importance de la famille… ça permet de se sentir en connexion avec les autres. Et puis, écouter les résidents parler de leur réalité, à l’époque où ils ont eu leurs propres enfants, ça nous construit. On devient des personnes encore plus humaines.

 

Les cafés-maternité sont donc la concrétisation d’un désir d’offrir cette chance à d’autres, finalement ?

Absolument. L’idée s’est concrétisée via une collaboration avec le studio Moov qui a accepté d’offrir son cours d’aquaforme dédié aux femmes enceintes à la piscine de Boréa. Une fois l’activité physique terminée, on leur propose de venir prendre un breuvage chaud avec des grignotines, pour échanger avec des résidentes. Le tout est merveilleusement coordonné par Mme Lise Guénette, une des participantes, qui a généreusement et bénévolement accepté de s’assurer que tout soit prêt quand les futures mamans terminent leur cours.

 

L’activité semble vraiment appréciée ! Vous en êtes déjà à une 3e cohorte ?

Oui ! C’est extraordinaire ! Tout le monde adore ça. Les résidentes attendent avec bonheur, chaque semaine, leur rencontre avec les futures mamans qui, selon ce que j’ai entendu dire, voient les cafés-maternité comme une motivation supplémentaire pour aller faire de l’exercice dans la piscine. C’est la preuve que ça répond à un besoin de se confier, de se sentir comprise et écoutée… et d’aider, aussi ! De connecter finalement.

 

Est-ce qu’il y a des thématiques prédéterminées chaque semaine ?

Oui, mais c’est un prétexte simplement pour briser la glace. Les participantes débutent en répondant à une question comme « Avez-vous toujours voulu être mère ? » ou « Quelles valeurs vos parents vous ont-ils transmis que vous souhaitez transmettre à votre tour ? » C’est vraiment intéressant de constater que les époques changent, mais que les enjeux sont assez semblables.

 

Ah oui ? Avez-vous des exemples ?

Les préoccupations des mamans d’aujourd’hui ressemblent à celles que les résidentes avaient dans le temps. Il y a beaucoup plus de similitudes que de différences malgré l’écart générationnel parce qu’au final, devenir mère, c’est devenir mère. L’anxiété entourant la naissance, les difficultés post-accouchement… avoir des divergences d’opinions avec son conjoint ou avec sa belle-famille sont des réalités qui traversent les âges. La pression concernant l’argent ou l’éducation des enfants existaient à l’époque aussi.

Ça peut paraître cliché, mais nourrir une famille à peu de frais, ça ne date pas d’hier ! C’est donc toujours d’actualité d’échanger sur ces sujets et pertinent de se faire prodiguer des conseils ou des petits trucs.

 

Et quelles sont les différences ?

Eh bien, la pression que se mettent les parents pour que leurs enfants suivent une multitude de cours ou fassent tout plein d’activités n’existait pas à l’époque. Les enfants jouaient dehors, point. Il y a quelques années, la liberté de choisir le moment propice pour avoir des enfants ne faisait également pas partie de la réalité des femmes, puisqu’il n’y avait pas de pilule contraceptive. Celles-ci ne choisissaient pas quand elles tombaient enceintes !

La monoparentalité voulue, l’insémination artificielle… les avancées médicales entourant la maternité n’étaient pas aussi développées non plus. Ce qui est fantastique, c’est qu’il y a une grande ouverture d’esprit de la part des participantes, jeunes comme moins jeunes ; peu importe les similitudes ou les différences, que ce soit d’actualité ou de l’ordre des souvenirs, la maternité suscite un sentiment de solidarité.

Les liens se créent instinctivement entre mamans, parce qu’elles partagent une réalité que personne d’autre ne peut comprendre, à moins de l’avoir vécu. C’est ce qui est magique avec les cafés-maternité : ça unit.

 

Ce que je comprends, c’est que les résidentes parlent de leur expérience de la maternité comme si c’était hier ?

Oui ! Même à 97 ans, madame Rita en parlait avec des étoiles dans les yeux. Elle est malheureusement décédée en décembre. Elle était tellement souriante en présence des jeunes mamans !

Savoir qu’elle a passé les dernières semaines de sa vie à échanger, à connecter, à parler de ses souvenirs, à tendre l’oreille pour prodiguer des conseils à des femmes qui en avaient tellement besoin… à être heureuse, finalement ! … me remplit le cœur. Ça me touche de voir une personne qui a l’amour de vivre, puis qui le transmet… jusqu’à la fin.

 

C’est effectivement une chance qui n’est malheureusement pas offerte à toutes…

Et ça me peine énormément. J’aimerais pouvoir dire que tous les aînés du Québec ont la chance d’être entourés comme ça… de se sentir utile, de partager tout ce qu’ils ont encore à offrir, comme ç’a été le cas pour madame Rita.

Mais la solitude et l’isolement sont encore trop présents dans notre société. Ce n’est pas tout le monde qui vit proche de ses enfants. Puis, plus on vieillit, moins on a d’amis encore en vie. Je trouve que ça démontre toute la pertinence sociale de ce genre de projet.

 

Vous devez vous attacher à ces mamans ? Ce doit être difficile lorsqu’une cohorte se termine ?

Oui, pour tout le monde, y compris pour les différentes équipes d’employés impliquées. Je ne m’attendais pas à ça ! Après tout, on fait tous partie d’un même tissu social, que ce soit au travail, en famille ou ailleurs.

C’est toujours plus facile de pointer du doigt les différences qui nous éloignent les uns des autres. On véhicule plus facilement les jugements ou les préjugés que la bienveillance ou la compassion. Les cafés-maternité rallient non seulement les participantes entre elles, mais également tous les organisateurs qui gravitent, de près ou de loin, autour de ce sujet fédérateur.

Je pense à Shirley et à Nadira en cuisine, qui préparent avec amour les petits biscuits pour accompagner les breuvages, et qui en profitent pour parler un peu avec les mamans et les résidentes lorsqu’elles apportent leurs bouchées au salon. Ça leur permet d’échanger davantage avec des personnes autres que leurs collègues.

Ce projet devient donc une façon supplémentaire de donner du sens à leur métier… ça met encore plus de vie dans leur quotidien. Il y a quand même un lien à faire : tout ce qui concerne les enfants est extrêmement rassembleur. Ça rejoint l’aspect le plus sensible de l’être humain.

 

Quelle est la suite pour les cafés-maternité ?

Eh bien, puisque notre partenariat avec Studio Moov se porte bien et que les cohortes grossissent de fois en fois, je pense que l’avenir de l’initiative est prometteur. Dès la 4e cohorte, il y aura le retour des mamans de la première qui viendront nous voir avec leurs poupons ! La maison va grandir ! Les mamans qui ont accouché pourront, elles aussi, répondre aux questions des futures mamans.

Le nerf de la guerre demeurera toujours la connexion intergénérationnelle, et avec ce genre de projet, Le Groupe Maurice vient vraiment concrétiser sa croyance qui dit que « le potentiel et la valeur d’un individu ne diminuent pas avec l’âge ».

Les milieux comme les résidences ont, à mon avis, un grand rôle à jouer pour réunir les différentes générations. C’est uniquement en étant en relation avec la diversité qu’on réalise à quel point on est semblables, qu’on se dit : « Finalement, toi et moi, on est pareils ! »… qu’on voit les gens pour ce qu’ils sont réellement, et non pour ce qu’on pense qu’ils sont.

C’est une question de respect, de considération. Il faut vraiment voir une personne plus âgée dans son intégrité, non pas comme une personne diminuée ou vieillissante, mais comme une personne, point.

 

Qu’est-ce que les cafés-maternité apportent aux participantes, selon vous ?

Je pense que les jeunes mamans viennent se ressourcer auprès des résidentes pour leur calme rassurant. Ce n’est pas un hasard si, après toutes ces années, je suis encore ici : les résidents sont présents, dans la douceur du moment. Ils sont apaisants, sans perdre en curiosité et dynamisme. C’est tellement plus facile dans ce temps-là de connecter d’âme à âme.

Les cafés-maternité permettent justement à des jeunes de ralentir, de vivre leur grossesse plus calmement. Ils offrent un espace-temps où on ne compte plus les minutes. Ça vient toucher à quelque chose d’authentique. Les participantes repartent avec un peu plus de nourriture personnelle pour préparer l’arrivée de leur bébé.

Il faut trouver ce qui va générer un sens à nos vies. Force est de constater que socialement, il y a un grand vide à ce niveau-là. Selon moi, ça passe par la présence. Je pense que ça prend plus de gens qui vivent leur vie de façon consciente, intentionnée.

C’est ce que je dirais à n’importe quel de mes voisins : pour combattre le marasme et l’obscurité intellectuelle et spirituelle, la clé est de s’arrêter un peu. De marcher le chemin à « contresens » chaque jour pour ajouter un petit peu de lumière, de partage et de bienveillance dans nos vies.

 

Jonathan, ce fut un réel bonheur de faire quelques pas à contresens avec vous, pendant cet instant où les minutes ont défilé sans s’en rende compte. Je vous souhaite tout plein de projets unificateurs et porteurs d’espoir comme celui-ci. Merci pour votre volonté d’offrir des espaces humainement riches à celles et ceux qui souhaitent s’y abreuver !

 

Découvrez le reportage de Radio-Canada sur le sujet ICI