Optimiste de nature

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Je suis parfois inspiré par les écrits ou les pensées de celles et ceux qui osent, qui nous poussent à porter notre attention au-delà des évidences du quotidien, à prendre du recul afin de trouver les solutions en vue d’un futur prometteur. Ce fut le cas dernièrement, après des lectures dont le contenu était une convergence entre plusieurs de mes croyances et la nécessité de voir le monde différemment. Maintenant que nous sommes encore plus conscients de notre vulnérabilité, des changements de pensées, d’attitudes et de priorités sont inhérents à un futur sain. Permettez-moi de soulever ici quelques pistes de réflexion, qui, je l’espère, feront germer en vous l’optimisme qu’elles ont éveillé en moi.

Je tiens à préciser que mon intention ici est loin de vouloir dicter la nouvelle voie à emprunter pour atteindre une normalité post-pandémie. Mais je trouve que la question omniprésente en nous tous, qui consiste à savoir comment et avec quels moyens nous nous reconstruirons, une fois cette pandémie dévastatrice terminée, est plus que légitime. Que pouvons-nous faire, dès aujourd’hui, pour ne plus jamais revivre ce genre d’épreuve ? À plus petite échelle, au niveau des résidences pour aînés, comment pouvons-nous améliorer davantage nos façons de faire pour contribuer activement à cette réédification sociétale ?

La coopération

Je ne sais pas pour vous, mais moi, je prends de plus en plus conscience à quel point nous sommes interdépendants, peu importe notre âge, notre sexe ou notre origine ethnique. Que nous soyons un humain, une plante ou un animal, même. Ainsi, pour assurer notre mieux-être, pour garantir un monde où règne l’harmonie, je crois sincèrement qu’une plus grande coopération sera nécessaire. Car l’alarme est sonnée : si rien ne change, nous ferons face à des pandémies encore plus dévastatrices. Et si ces dernières s’attaquent aux personnes les plus vulnérables en premier lieu, tel que ce fut le cas pour la COVID-19, il est plus qu’urgent que nous nous serrions les coudes afin d’épargner et de garder auprès de nous nos parents et grands-parents.

Au Groupe Maurice, nous avons souvent été le catalyseur de grands dossiers sociétaux. Le vieillissement de la population ou l’âgisme en sont quelques exemples. Mais nous sommes conscients que nous ne pouvons pas nous battre seuls pour faire avancer les choses. Peu importe la cause, la coopération est primordiale pour générer des bénéfices encore plus importants en société.

Je suis donc optimiste. J’ai foi en l’humain, car cette pandémie, bien qu’elle nous ait montré maintes et maintes fois ses côtés les plus sombres, nous a également prouvé que nous sommes bien plus épanouis lorsque nous faisons front commun. Combien de personnes et d’organismes avons-nous aidés au Groupe Maurice, et combien d’aide avons-nous reçue en retour pendant ces longs mois pandémiques ? Ce fut merveilleux, grandiose de voir la force qui réside en chacun de nous, d’être témoin du beau et du bon qui peut émaner de chaque être humain en situation de crise. Continuons de faire preuve d’ouverture d’esprit, d’entraide et de confiance en l’autre… et assurons ainsi notre survie.

L’altruisme

L’altruisme serait le seul concept qui permettrait, à court terme, de pourvoir à nos besoins ; à moyen terme, de nous épanouir ; et à long terme, de prendre soin des prochaines générations. L’augmentation de l’altruisme pourrait permettre, par exemple, aux scientifiques, aux politiciens et aux travailleurs sociaux de s’asseoir à la même table afin de s’entendre sur la meilleure façon de construire une harmonie durable dans notre fonctionnement sociétal. Et ça, ça me parle.

Depuis longtemps au Groupe Maurice, nous prenons part aux débats. Nous nous assoyons régulièrement avec des spécialistes ou des regroupements, afin de trouver des solutions aux enjeux qui concernent les aînés, afin que nous puissions partager notre expertise, mais surtout, que nous apprenions de celle des autres. Je crois fermement qu’en faisant preuve d’altruisme, nous trouverons les meilleures pratiques à adopter en vue d’éliminer l’âgisme et réussirons à adapter les infrastructures municipales à la réalité d’une population de plus en plus vieillissante. Et vous savez quoi ? Je demeure optimiste, parce que, plus que jamais, les manques entourant la réalité des aînés sont pointés du doigt. Jamais il n’y a eu autant de parties prenantes impliquées, dévouées et conscientisées pour adresser ces enjeux. Et croyez-moi, je suis fier d’en faire partie.

La mobilisation

La mobilisation des citoyens, des entreprises et des gouvernements se doit de perdurer. À petite ou à grande échelle, dans notre travail quotidien ou en société, il s’agit d’une force incroyable permettant de faire bouger les choses. Et la bonne nouvelle selon moi, c’est que nous SAVONS maintenant que nous sommes capables de le faire. N’avons-nous pas, ensemble, ralenti la propagation d’un virus (du moins, dans certains pays) grâce à la mobilisation d’un nombre incalculable de personnes en vue de créer un vaccin ? N’avez-vous pas pris conscience, tout comme moi, que lorsque nous nous mettons en action ensemble, non seulement pour marcher dans la même direction, mais également main dans la main, nous progressons réellement ?

Si j’applique cette mobilisation à notre domaine, nous avons besoin de l’implication de tous les joueurs du milieu, des décideurs et de la pression citoyenne, afin de nous assurer le respect et la dignité des aînés du Québec. Nous sommes TOUS concernés par la problématique de l’âgisme, car tôt ou tard, nous serons nous aussi un aîné. Pourquoi ne pas embrasser la cause tous ensemble ?

Le long terme

Comme je l’ai déjà dit dans le passé, l’être humain est parfois mal fait : il doit faire face à un problème grave où il est impératif d’agir dans l’immédiat pour développer son réflexe de mobilisation. Pourrons-nous réellement apprendre de nos erreurs en étant plus réactifs que préventifs ? Est-il possible de parvenir à avoir la sagesse et l’intelligence de réagir aussi fermement, de prendre les décisions qui s’imposent, pour des résultats à plus long terme ? Il faut investir dans le PRÉSENT, en vue du futur… mais le problème, c’est que le futur ne fait pas mal. Du moins, pas maintenant. Il est beaucoup plus difficile de nous motiver pour quelque chose qui va se produire dans une ou deux décennies, parce que nous ne subissons pas les conséquences immédiatement. Un effort collectif est nécessaire pour avoir de la considération, tant pour les générations à venir que pour les huit millions d’espèces qui sont nos concitoyens dans ce monde. Ce qui revient, encore une fois, à l’altruisme.

Mais vous ne m’enlèverez pas mon optimisme, parce qu’être visionnaire, penser plus loin que l’évidence, assurera notre salut. Nous sommes intelligents et avons la chance d’exercer notre créativité dans une société dynamique, qui a des moyens et qui n’est pas en guerre. Tout est alors possible…

L’émerveillement

Enfin, j’ai compris que c’est lorsque nous sommes impressionnés, émerveillés par quelque chose que nous le respectons, le protégeons et le défendons. Cet émerveillement nous attire, suscite un sentiment d’appartenance et le désir de prendre soin, ce qui mène à l’action. Si je transpose cela à la nature, par exemple, je peux vous garantir que j’ai envie de protéger nos forêts lorsque j’aperçois les magnifiques arbres verdoyants qui entourent mon chalet. Et chez les aînés, n’avons-nous pas envie de les respecter, de les défendre lorsque nous sommes aux faits de leurs connaissances, de leur richesse, de leur bonté, de leur histoire ?

J’ai espoir que nous sortirons vainqueurs de cette crise qui nous a offert ses taillades les plus vigoureuses, car nous n’accepterons plus jamais de subir autant de blessures. En prenant conscience de la fragilité de notre équilibre mondial, de notre interdépendance et de notre grande part de responsabilité dans cette période de bouleversements, nous en arriverons à un changement de mentalité, de culture. Et quand l’opinion bascule, le monde peut changer. En faisant preuve de collaboration et d’altruisme, nous marcherons vers des horizons glorieux. Et de ça, je suis plus qu’optimiste.