Rencontre avec Julie Brisebois, directrice générale de Cornelius

|Entrevue

Depuis décembre dernier, Julie Brisebois, qui est forte d’une longue carrière dans l’hôtellerie, dirige la résidence Cornelius, à Montréal. Pour mieux la connaître, nous l’avons invitée à nous parler de son parcours et de ses centres d’intérêt. Elle a accepté notre invitation avec enthousiasme et fébrilité.

 

Julie, vous avez passé 16 ans au Groupe Germain Hôtels avant d’intégrer le milieu des RPA. Qu’est-ce qui vous a incitée à continuer votre carrière au Groupe Maurice ?

Il y a quatre ans, je me suis intéressée à ce que l’on offrait aux retraités actifs, parce que mes parents prenaient de l’âge. Tranquillement, je suis allée rencontrer des gens qui œuvraient auprès des aînés, et le Groupe Maurice m’a immédiatement marquée par ses valeurs. D’ailleurs, j’ai une anecdote : récemment, je cherchais un cahier de notes chez moi. J’en ai pris un que je croyais vide, mais j’y avais inscrit la liste des entreprises que je voulais cibler pour mon prochain emploi, et Le Groupe Maurice en faisait partie ! Je suivais cette organisation depuis des années, et j’étais très admirative de son image, de ses valeurs et de son message par rapport au bien-vieillir et au respect des personnes plus âgées.

D’ailleurs, je suis convaincue que les aînés ont beaucoup à nous apprendre et qu’ils peuvent continuer de contribuer à notre société. Les côtoyer au quotidien, c’est vraiment enrichissant ! De plus, j’ai l’impression que les personnes qui travaillent au Groupe Maurice ont été choisies pour les bonnes raisons. Réunir des gens qui possèdent d’aussi belles valeurs ne peut que donner des résultats positifs !

 

Pour quelles raisons avez-vous décidé de travailler en résidence ?

Je trouve que travailler dans le milieu de vie des gens est un privilège. Petit à petit, nous tissons des liens très forts avec les résidents et nous trouvons, ensemble, des idées qui répondent à leurs envies. Les aînés d’aujourd’hui sont dynamiques et pleins d’énergie, et c’est très stimulant ! Depuis mon arrivée à Cornelius, j’ai eu de très belles conversations avec le comité de milieu de vie, et ses membres ont beaucoup d’idées ! Je suis encore en apprentissage, mais j’ai très hâte de faire la connaissance de tout le monde. Je sais qu’il y a des gens qui ont des histoires de vie extraordinaires à nous raconter, et je suis très heureuse et très excitée de contribuer à l’évolution de cette résidence.

 

Qu’est-ce que ce changement représente pour vous ?

Sur le plan humain, ça me donne envie de bien vieillir. C’est mon objectif ultime dans la vie. Selon moi, cette étape peut être tellement dynamique, positive et épanouissante. Je suis très heureuse de vieillir, car je considère ça comme un privilège.

 

Quels acquis pourrez-vous mettre à profit dans votre rôle actuel ?

J’ai évolué dans un milieu à l’échelle humaine. Au Groupe Germain Hôtels, nous avions comme objectif de gâter nos invités et de les surprendre. J’ai appris comment obtenir des confidences et déceler des indices pour faire plaisir aux gens. L’écoute et la bienveillance sont très importantes à mes yeux, et je veux le bien des personnes qui vivent ici.

 

Quels défis pensez-vous être en mesure de relever ?

Nous sommes dans un milieu de vie où les personnes ne sont pas toutes pareilles. Elles n’ont pas toutes les mêmes envies ni les mêmes désirs. Le défi sera donc d’essayer de plaire au plus grand nombre, et c’est l’objectif que je me suis fixé comme directrice générale. Je veux que les gens trouvent leur compte à la résidence Cornelius pour qu’ils restent impliqués dans leur milieu et qu’ils s’y sentent bien.

 

Julie, qu’est-ce que les gens disent de vous habituellement ?

Je pense qu’ils disent que je suis quelqu’un qui aime prendre soin des autres. Le bien-être des personnes qui m’entourent m’importe énormément. Je veux m’assurer que tout le monde est heureux, et j’ai appris ça pendant mes années en hôtellerie. Je veux contribuer à créer un sentiment d’appartenance et de fierté au sein de la résidence. Je suis convaincue que, de cette façon, nous serons capables de déplacer des montagnes !

 

Quel est votre rapport avec les personnes plus âgées ?

J’ai perdu mes grands-parents assez tôt, mais j’ai eu la chance d’avoir des grand-tantes très présentes dans ma vie. L’une d’elles a, d’ailleurs, fait naître chez moi un amour particulier pour le 31 décembre, ma journée préférée de l’année. Chaque veille du jour de l’An, elle accueillait toute la famille chez elle, et nous dansions ensemble toute la nuit ! J’ai été entourée de personnes plus âgées dès l’enfance. Plus récemment, la grand-mère d’une très bonne amie venait nous rejoindre au travail pour dîner, et nous avions tellement de plaisir à la côtoyer ! Bref, plusieurs personnes marquantes dans ma vie étaient des aînés. Quand j’ai décidé de mettre mes acquis au service des personnes plus âgées, je pense que j’ai fait le bon choix. C’est le match parfait pour moi !

D’ailleurs, je crois qu’il faut continuer à parler de nos défis avec nos proches plus âgés. Nous avons beaucoup à apprendre de leurs expériences. Ce n’est pas parce qu’ils ne travaillent plus qu’ils ne sont pas intéressés par ce que nous vivons. Ils sont capables de contribuer à nos réflexions et d’apprendre de nouvelles choses.

 

Que trouvez-vous le plus valorisant dans le fait de travailler avec les personnes aînées ?

Je trouve valorisant de les voir s’épanouir. Ça change l’image que nous nous faisons de la vieillesse. À mon avis, il n’y a rien de plus amusant que de voir une personne plus âgée tenter une nouvelle expérience et en être fière. Et, quand il y a des moments plus difficiles, je suis heureuse d’être une oreille attentive pour les gens. Gagner la confiance des personnes plus âgées pour qu’elles viennent se confier à nous, c’est tout un privilège.

 

Quel message souhaitez-vous transmettre aux résidents de Cornelius ?

 Je veux que cette étape soit la plus excitante de leur vie. J’ai envie qu’ils regardent vers l’avant et qu’ils se disent qu’ils ont hâte à ce qui va se passer. En d’autres mots, je veux que ce soit agréable de vieillir pour vrai et que nous changions les perceptions par rapport au vieillissement. Je crois qu’il est possible d’essayer de nouvelles affaires à 80 ans. Mes parents en sont la preuve vivante. Mon père, par exemple, a joué au hockey jusqu’à 82 ans. Maintenant, il patine 3 fois par semaine. Il joue au golf… Ma mère, elle, a commencé à faire des casse-têtes tout récemment. Elle n’avait jamais fait ça avant ! À un moment donné, je l’ai convaincue d’essayer le yoga, et elle l’a fait. Elle a adoré ça. Mes parents m’inspirent vraiment beaucoup !

 

Poursuivons avec une série de questions plus personnelles. Julie, quel talent insoupçonné aimeriez-vous révéler aux résidents ?

Je ne sais pas si c’est un talent, mais je chante tout le temps. Je ne peux pas vivre sans musique.

 

Avez-vous un sport préféré ?

J’ai joué au tennis pendant longtemps, et j’adore regarder les matchs à la télé quand il y en a. Sinon, j’aime la Formule 1. J’ai aussi écouté le hockey avec mon père et mes oncles durant de nombreuses années.

 

Quelle chanson vous donne envie de danser à tout coup ?

Il y en a beaucoup, mais je dirais Let’s Get Loud de Jennifer Lopez.

 

Quelle est votre cuisine favorite ?

Ma mère a des racines italiennes. Sa sauce et ses boulettes sont délicieuses. Je pourrais en manger tout le temps. À Noël, elle prépare aussi les pâtisseries de son arrière-grand-mère et elle en donne aux membres de la famille. Je suis chanceuse : j’ai une vraie cheffe !

 

 Si vous aviez une baguette magique, quel vœu aimeriez-vous exaucer ?

Ce serait facile de dire la santé, mais j’aurais plus envie d’enlever l’inquiétude aux gens. J’aimerais que nous puissions cesser de nous inquiéter de l’avenir, parce que ça nous empêche de profiter du moment présent. Nous devenons des spectateurs de nos vies, et ce n’est pas souhaitable. Vivre l’instant présent est un défi pour beaucoup de gens. Les personnes âgées nous montrent souvent comment mettre les choses en perspective.